Combattre la malnutrition des populations dans les pays du sud grâce au renforcement de l’élevage est notre principale mission. Les réserves et l’accès aux ressources naturelles font partie des principaux défis à relever à court et moyen terme pour garantir durablement la sécurité alimentaire des familles.
L’accès à l’eau est aujourd’hui étroitement lié à la sécurité alimentaire des populations rurales.
En effet, la croissance constante des populations des pays du sud et de leurs besoins alimentaires nécessite des grandes quantités d’eau pour produire la nourriture en quantité suffisante.
De plus, face aux changements climatiques, les populations rurales vivant dans un environnement fragile subissent soit des sécheresses prolongées soit des précipitations excessives. Les conséquences peuvent aller jusqu’à la perte des récoltes et du bétail, créant une situation d’insécurité alimentaire.
La mauvaise gestion des ressources en eaux dans le secteur agricole, au Nord comme au Sud, entraînent des situations de «stress hydrique» ou, pire encore, de pénuries. Ce phénomène touche en premier lieu les populations rurales au Sud les plus pauvres. Les femmes sont généralement les plus concernées face à ce manque d’eau pour produire puisque ce sont elles qui, historiquement et culturellement, sont chargées d’approvisionner les foyers en eau et d’assurer la culture des jardins potagers.
Dans ce contexte, Élevages sans frontières envisage un accompagnement plus global des familles du Sénégal, du Burkina Faso et d’Haïti. Depuis 2008, les projets développés dans ces pays intègrent de nouvelles activités complémentaires à l’élevage par la valorisation de pratiques de gestion durable des terres et de l’eau :
• La promotion et le développement de systèmes intégrés de cultures et d’élevage améliorent et diversifient la production alimentaire. Depuis 2010, c’est le cas du groupement de femmes du village de Gourel Hamady qui combine l’élevage de brebis et la production maraîchère. Les déchets produits par l’élevage tel que le fumier sont utilisés pour améliorer la fertilité des sols des potagers et pâturages tandis que les résidus des cultures nourrissent les animaux.
• La gestion et l’utilisation maitrisée de l’eau pour l’agriculture, tant en période pluviale que par irrigation, fait également partie des activités soutenues. ESF-Sénégal, avec les groupements de femmes de 12 villages, a introduit de nouvelles techniques d’irrigation permettant d’éviter le gaspillage. La gestion de ces systèmes d’adduction d’eau à multiples usages est gérée collectivement par ces groupements qui administrent et subviennent aux besoins de l’ensemble de leur village.
• Au Burkina Faso et en Haïti, nos partenaires locaux cherchent à répartir les risques et les pertes de production par la mise en place de systèmes de production diversifiés. Grâce aux plantations d’arbres forestiers et fruitiers, les éleveurs aidés auront accès à de nouveaux aliments et de nouveaux revenus. Ces plantations permettront également de protéger les ressources naturelles : elles freineront l’érosion des sols et réduiront les conséquences des inondations ou des sécheresses.
Les résultats obtenus par nos équipes témoignent de l’importance de continuer à favoriser l’accès à l’eau de qualité et en quantité suffisante pour assurer la sécurité alimentaire de milliers de familles rurales.
Thibault Queguiner, Chargé de programmes
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